qu'il y a des gens qui suivent la série sur les desserts vietnamiens. Je ne sais pas qui, mais ce serait quand même fou que ça n'intéresse personne. Chè, en fait, ça veut dire soupe de dessert, grosso modo.
J'ai choisi dans mon rayon préféré un Chè Dâu, "dessert à l'haricot". Je ne vais évidemment pas la ramener en expliquant au fabricant qu'on dit "dessert au haricot", parce que je n'ai pas la moindre idée de la prononciation du dessert en question : le D est barré horizontalement, et le â est orné, en dessous, d'un point. Mystère et boule de tapioca.
Le dessert est biphasé. A une époque, j'ai étudié les écosystèmes aquatiques. Je n'ai pas retenu grand chose, mais une bonne partie du cours consistait à mettre de grandes bottes, et à aller chercher avec des bocaux les formes de vie qui se trouvent au fond des rivières et des étangs. Puis on ramenait les bocaux dans un labo, on triait les bestioles, on les comptait et on les identifiait. Tout ça pour dire que la phase inférieure du Chè Dâu ressemble furieusement à l'un de ces bocaux. La phase supérieure est blanche, et ma modeste expérience des desserts vietnamiens me suggère qu'il s'agit tout simplement de lait de coco. Les desserts que j'ai essayés jusqu'à maintenant étaient tous monophasés : pourquoi deux couches dans celui là ?
Examinons tout d'abord l'étiquette, encore plus mystérieuse que d'habitude. Les ingrédients : eau, cornilles, sucre, riz gluant, lait de coco, huile végétale, sel, bicarbonate de soude, acide citrique, sucre vanillé. Rien de révoltant, rien de complètement fou à part les cornilles. En fait, google et wikipédia m'indiquent que ce sont des haricots, ce dont on aurait pu se douter (dessert à l'haricot, vous vous souvenez), et plus précisément la même chose que les doliques ou les black eyed peas. L'étiquette précise également, et c'est une grande nouveauté, "à consommer de préférence chaud". On n'en sait pas plus. Est-ce qu'il faut faire chauffer les deux phases séparément ? Tout mélanger ? Dans le doute, j'ai mis le pot au bain marie.
Le verdict : un seul cobaye goûte, l'autre ayant renoncé depuis belle lurette aux desserts vietnamiens (ils sont "tous dégueulasses"). Du coup, le pot est un peu grand pour une seule part. Niveau texture, la phase du bas, celle au haricot, est assez dense et ferme, alors que le lait de coco est liquide et crémeux : les deux ne se mélangent tout simplement pas, et on obtient en très, très grosse approximation le principe d'une panna cotta avec un coulis. Le dessert a un goût de haricot super prononcé, et une texture de haricot très présente. C'est étrange, mais vraiment pas mal. Au final, on distingue : ces fameux haricots, une substance un peu gélifiée qui n'a pas trop de goût autour, et du lait de coco parfumé et assez crémeux. C'est même plutôt bon, à condition d'être bien chaud, peut-être même que je le place prem's des desserts vietnamiens que j'ai goûtés jusqu'à maintenant.
Les autres desserts :
- Le chè bot khoai
- Le chè chuoi
Et bientôt, toute la vérité sur les perles de coco.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire